C’est étrange, ou pas, d’ailleurs, mais ce matin, en me réveillant, j’avais ces mots dans la tête : Baudelaire, les Fleurs du Mal, Spleen.
Le spleen baudelairien désigne une profonde mélancolie née du mal de vivre, que Charles Baudelaire exprime dans plusieurs poèmes de son recueil Les Fleurs du mal. Quoiqu’il l’associe, discrètement, pour qui veut le lire, non pas à un véritable mal mais plutôt à une rage de vivre.
J’ai pris mon petit calepin, j’ai écrit et j’ai compris.
Prendre de la hauteur et regarder la tempête qui gronde. Pourquoi la taire ? Pourquoi ne pas lui donner un sens ?
Cette tempête intérieure qui fait rage.
Prendre de la hauteur et la regarder droit dans les yeux. L’œil du cyclone est là. Aujourd’hui, je lui fais face et je le regarde.
L’océan des émotions est déchaîné, je ne vais pas me le cacher. Les vagues, à l’âme, sont immenses. J’ai souvent lutté à vouloir les contourner, ou à tenter de les passer, pour ensuite me retrouver dans le creux, si profond, fatiguée, me faisant submerger quand j’essayais de sortir la tête de l’eau.
La tempête est là, et aujourd’hui, je l’accueille, je l’accepte. Je ne la taie plus. Je prends le temps de comprendre ce qu’elle a à me dire. Elle n’est pas si mauvaise au fond, elle nettoie, elle purifie, elle vide tout.
Prendre de la hauteur et lâcher prise. Je replie les voiles et laisse voguer, je passe les vagues.
Les tempêtes d’antan m’ont ébranlée, fissurée. J’ai colmaté les brèches, la coque est solide et le mat tient bon. Cette tempête, je la passe mais cette fois je ne la passe pas sous silence. Elle sort avec les mots que j’écris, la peinture que je fais.
Les vagues sont moins hautes, les tempêtes se calment, ou suis-je dans l’œil du cyclone ? Si tel est le cas, je sais que je passerai, car j’ai trouvé d’autres bateaux qui me servent de guide, qui ont traversé leurs tempêtes et qui m’aideront à traverser la deuxième déferlante, si il y en a une, pour enfin voir la lumière, la mer d’huile, le calme. J’ouvrirai mes voiles et je voguerais enfin avec l’aide de la brise vers un avenir plus lumineux.
Je suis comme le roseau de Jean de la Fontaine, je plie mais ne romps pas.