Des lettres qui sont faites de phrases, phrases formées par des mots, mots écrits grâce à des lettres.

Ces lettres distribuées par des hommes de lettres finissent dans les boîtes aux lettres. On les cache ou on les déchire ou on les relit.

Lettres d’amour, lettres de pardon, lettres d’excuses ou encore La Dernière Lettre.

Quelqu’un a écrit Lettre à France, un autre La Lettre à Elise. J’ai également écrit la mienne. Mais chut, c’est un secret, c’est une lettre d’amour !

Je n’en ai pas écrit des centaines, mais celle-là a une saveur sucrée particulière. Les mots trépignaient de joie pour se coucher sur la feuille blanche, comme si ils avaient été trop longtemps retenus.

Dans le silence de cette lettre, je les entendais qui criaient : « ouiiiiiii, nous sortons enfin à l’air libre !! Nous allons enfin pouvoir exprimer tout ce que l’on a sur le cœur !! » Telle une valse de mots, tous tournoyaient, sur un rythme à trois temps : passé, présent, futur.

La délivrance.

Cette lettre, aucun homme de lettres ne la déposera dans une de ces fameuses boîtes aux lettres. Je l’ai laissée s’envoler au grand air, pour que les mots puissent se libérer au gré du vent. Mais sur l’enveloppe, non cachetée, j’ai écrit ces quelques lettres :

LETTRE A MOI-MEME

Je vous le recommande, cela fait un bien fou. Non, non, je ne suis pas timbrée!! Oui, il y a eu quelques larmes, mais elles ont laissé place à un sourire libérateur.